Hyperphagie 101

S’accepter comme on est

Qu’aimeriez-vous dire aux personnes qui vont se reconnaître dans vos témoignages?

Brigitte : Je l’ai souvent dit et je le répète : des fois, j’aurais aimé ça, rester avec un surpoids et régler mon problème d’ensemble pour dire que c’est correct, aussi, de rester avec un surpoids.

Sabrina : Je vais le faire pour toi ! Effectivement, il y a plusieurs façons d’y arriver. C’est sûr que mon but, initialement, c’était de perdre tout mon poids et d’avoir un poids santé, mais à travers le processus, je me suis rendu compte qu’en fin de compte, ce n’est pas ça, la finalité du trouble. La finalité, c’est de se sentir bien. Maintenant, oui, j’ai un surplus de poids, mais je vis très bien. Je n’ai plus de compulsions, je n’ai plus de crises, je suis capable de manger sans me sentir coupable, je ne vais pas dans les excès. Des fois, ça m’arrive d’y aller quand l’occasion s’y prête, mais je n’ai pas la culpabilité dans le tapis parce que je l’ai fait une fois. Apprendre à s’apprécier comme on est, ce n’est pas nécessairement l’image qu’on se fait de la fin du trouble. Pour moi, ç’a été un deuil à faire. Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais pour l’instant, ça ne m’empêche pas d’être heureuse.

Au fond, il faut revenir au poids auquel son corps se maintient naturellement…

Sabrina : Oui, c’est ça. Mon poids naturel, étant donné que j’ai tellement fait de mal à mon métabolisme de base en faisant des régimes, ça a l’air qu’il ressemble à ça [rires] !

Brigitte : Moi, présentement, je voudrais reperdre un peu de poids parce que je veux faire un autre marathon. En course à pied, surtout pour les longues distances, cinq livres, ça fait une différence énorme sur la respiration, sur le confort. Selon les compétitions que je fais, mon poids peut varier légèrement, mais je suis bien là-dedans maintenant.

Il n’y a plus la dimension obsessive, au fond ?

Brigitte : C’est ça. Je peux me donner des objectifs, mais il n’y aura absolument pas de drame si je ne me rends pas là.

Cette obsession ne vous hante plus, Sabrina ?

Sabrina : J’ai appris à vivre avec, si on veut, au sens où j’ai appris à accepter mon corps tel qu’il est. Je ne dis pas qu’il n’y a pas des hauts et des bas, tout n’est pas blanc ou noir dans la vie. Il y a toujours une zone grise. Mais coudon, je cours, je fais attention à mon alimentation, je mange bien, je ne fais plus de compulsions. Ça ne s’en va pas, ça ne s’en va pas. C’est tout.

Brigitte Marleau est l’auteure du livre D’obèse à triathlète, publié aux Éditions Caractère. Elle y raconte son combat contre l’hyperphagie.

Ressources

ANEB

Anorexie et boulimie Québec est un organisme sans but lucratif dont la mission est de garantir une aide immédiate, spécialisée et gratuite aux personnes atteintes d’un trouble alimentaire et à leurs proches.

Cliniques

La clinique St-Amour, la clinique Muula et la Clinique psychoalimentaire ont toutes une spécialisation dans le traitement des troubles alimentaires.

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